1. |
Désorienté
04:31
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Ce qui ne sort pas d’ici
Et ce qui n’est pas entré
Je crois bien que ça y est
Le vide a tout envahi
Les bibelots dans l’entrée
Tous nos trésors infimes
Les pages longuement noircies
Le réconfort de l’ennui
Désorienté, je n’ai pas réussi
En ces heures creuses, à me consoler
Désorienté, je n’ai fait que subir
De ces heures creuses, que va-t-il rester ?
Et puisque je t’écris, toi
L’ode au printemps interdit
Avec des mots gorgés de froid
C’est que tout est bel et bien terni
Ils ont dansé sur les fronts le soir
Les frissons illusoires
Accueillis comme un privilège
Je tombe volontiers dans ce piège
Désorienté, je n’ai pas réussi
En ces heures creuses, à me consoler
Désorienté, je n’ai fait que subir
De ces heures creuses, que va-t-il rester ?
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2. |
Étrangers
03:37
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Avec nos missives jamais reçues
Finalement lues par n’importe qui
À moi l’absurde mélancolie
Des choses pas vraiment vécues
Mais on se dirait quoi tous les deux
À touiller des cafés déjà froids
Qu’on n’aurait guère pu faire mieux
Qu’étrangers on demeure parfois
Espérant que tu as réponse à tout, je me tais
Et je contemple le vide autour de nous
Plus aucune trace de ce qui a été
Des choses pas vraiment vécues
Mais on en ferait quoi tous les deux
De ces restes déjà froids
On n’aurait guère pu faire mieux
Étrangers on demeure parfois
Se dessinent déjà les moues adéquates
D’où jailliront l’adieu, le point final
Ô combien encore d’épitaphes bancales
Pour des choses pas vraiment vécues
Mais on en ferait quoi tous les deux
De ces rituels déjà froids
On n’aurait guère pu faire mieux
Étrangers on demeure parfois
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3. |
Les sentiments
03:38
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Dans un grand crac !
Les rêves ont séché
Dans un grand sac
Déposer tous les éclats
Puzzle de la vie
À égarer, l’air de rien
Léger pour s’enfuir
Sans trop se presser
Oh toi et moi, les sentiments
Oh toi et moi, les sentiments
Une pincée de colère
Sur l’usure et les plis
Les contusions, les failles
Appuyer bien ici
Au creux de l’oreille
Les silences en disent long
Des syllabes vidées
Je n’entends plus vraiment
Oh toi et moi, les sentiments
Oh toi et moi, les sentiments
Des pas perdus
On se retrouvera
Pas ici, mais presque
Fatigués, voilà tout
Les gestes faibles
Comme des mots
Ceux qu’on sait déjà
Depuis très longtemps
Oh toi et moi, les sentiments
Oh toi et moi, les sentiments
Les lueurs folles
Se dandinent encore
De plafonds en boyaux
Au cœur de la ville
Les visages pâles
Les enjeux saillants
On va où comme ça ?
Si normalement...
Oh toi et moi, les sentiments
Oh toi et moi, les sentiments
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4. |
Avant la nuit
03:08
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Ces petits blocs qui se tombent dessus
C’est devenu ça sur tout la ligne
Et toujours au fond le goût indigne
Des éclairs vite interrompus
J’écris ces phrases avant la nuit
Ce rideau d’enfer
Qui tombe dru et tout détruit
Chemin de croix, machines arrière
Et si tu ne vois rien
De ce cafard qui est le mien
Et si tu ne vois rien, non, non
C’est donc nulle part que nous allons
Ici dans l’ombre aux rétines cuivrées
Je maçonne de plus belle
À moi les records pour l’éternité
Les menues rixes avec le réel
Je m’entends bien avec l’ennui
Il me laisse tout faire
Ces vains remparts que j’ai construits
Cette complainte sédentaire
Et si tu ne sais rien
De ce cafard qui est le mien
Et si tu ne vois rien, non, non
C’est donc nulle part que nous allons
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5. |
Fellini
04:09
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Deux semaines auprès de toi
Sans se faire, aucun film
Un huis-clos plutôt délicat
Sans suspense, ni ice cream
Une histoire si bien ficelée
Les séquelles, seront nombreuses
Ta place proche de la sortie
On attend dans la salle obscure
La pudeur est de la partie
Qui censure, qui rature
Je n’avais pas réalisé
Les séquelles, seront nombreuses
Pas vraiment le chef-d’œuvre escompté
On s’en fout, l’important c’est pleurer
Les bobines boursouflées
Les références évidentes
Ciné-Vérité pour changer
Et pour d’autres, l’épouvante
Une tragédie comme on n’en fait plus
Les séquelles, seront nombreuses
J’ai dormi un moment juste après
La scène du verdict
Il m’a bien semblé
Que la messe était dite
J’avais plus envie d’un twist
Juste envie d’en finir au plus vite
Je n’avais pas réalisé
Les séquelles, seront nombreuses
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6. |
Castor Jr
04:26
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J’ai comme un crime dans le ventre
J’ignore lequel mais ça me ronge
Dieu sait pourtant que je me concentre
Mais je ne raconte que des mensonges
Ou peut-être de ces frêles vérités
Qui glissent et tombent dans la grille
Et qui finissent déchiquetées
Semblables à une poignée d’anguilles
Après je trie et je ressasse tous ces malentendus...
Te dire deux mots de ma souffrance
Détruire ce qui est chèrement gagné
Je sais très bien ce que tu en penses
Le manuel est bien révisé
Je colle moi-même l’étiquette
Sur ce spécimen rare
Voit comme elle lèche des plaies abstraites
Cette attraction de foire
Je prononce les mots qui sauvent
Il faut croire qu’on s’refait pas
À choisir peste ou choléra
On tournera, comme des fauves
Après je trie et je ressasse toutes ces déconvenues...
Te dire deux mots de ma souffrance
Détruire ce qui est chèrement gagné
Je sais très bien ce que tu en penses
Le manuel est bien révisé
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7. |
Une épave
03:24
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Oh si tu crois que je sombre
Alors comment te dire ?
Peut-être bien après tout
Et si tu crois que c’est sombre
Alors laisse-moi te dire
Oh non pas du tout
Tombe la pluie, mais je regarde ailleurs
En dedans, vers les échardes
À feu et à sang, cet intérieur
Oh si tu crois que je sombre
Alors comment te dire ?
Peut-être bien après tout
Et si tu crois que c’est sombre
Alors laisse-moi te dire
Oh non pas du tout
Je prends mon sac, j’abandonne le navire
Sans un regard, sans mot dire
J’ai connu, les dérives
Mais jamais comme celles-là
Le naufrage qui arrive
Aura sans doute raison de moi
Oh si tu crois que je sombre
Alors comment te dire ?
Peut-être bien après tout
Et si tu crois que c’est sombre
Alors laisse-moi te dire
Oh non pas du tout
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8. |
Gavarnie
05:36
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Patiemment les baudets s’ébrouent dans la brume
Et l’air est teinté foncé
Les eaux du lac sont amères comme l’agrume
J’ai bivouaqué là-haut, l’horizon a jauni
Sous mes doigts raides et cornés
Le vrai, le faux se trafiquent depuis toujours
J’ai pas tout consigné, j’ai dû avoir mieux à faire
Tout ce qui ne s’oublie pas, je l’emporte avec moi
Parcourus à rebours les ravins et les ruines
Pavés d’échos et de peine
Maquillés sans égard en cordillère sereine
J’ai bivouaqué là-haut, l’horizon a jauni
Sous mes doigts raides et cornés
Le vrai, le faux se trafiquent depuis toujours
J’ai pas tout consigné, j’ai dû avoir mieux à faire
Tout ce qui ne s’oublie pas, je l’emporte avec moi
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9. |
Champs maudits
03:56
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Chicorée, et idées noires
Derviche en plein bazar
À claquer une langue que l’on croit moins fière
Tant elle raconte d’autres ordinaires
Puisés on ne sait où, dérisoires
Inventés un peu, chaque soir
J’ai un flipper dans les nerfs
Qui fait vibrer une âme sévère
De faux soubresauts
J’ai dû confondre pluie et canadair
La suite, sortie intacte et laide
D’un même moule
Les mêmes maîtres carrés
Et l’anxiété qui déboule
Et la haine qui mendie
Son quart d’heure
Qui coche les cases
Une à une, du vide
Pots de chagrin
Sans complices
Soudain investis, infusés
De lourdes omissions
Et de génie en poudre
Odieux.
C’est vrai que le néant guette derrière nos loups
Le moins que rien montre l’accroc
Et l’ermite comme il le peut se console
Qu’as-tu fait de beau ?
La suite, glapie si fade et faible
D’un même bouche
Le même mantra, sans enjeu
Sortes de mémoires en creux,
De l’an pire...
Et l’anxiété qui s’engouffre
Et la haine qui mendie
Son quart d’heure
Qui coche les cases
Une à une, du vide
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10. |
Villa Zaïre
03:59
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Minuit passé, dans la rue profonde
qui rissole de mirage ;
de messes basses par dizaines, chaque perron,
schématiques à cette heure indue
Contempler les cactus enlacés,
les écailles d’un crépi mexicain
Plutôt émus, on serpente à tâtons
nouveaux ici, suivez bien la flèche
Villa Zaïre, j’ai tant pensé à toi
À bout de bras, plus rien
Tous les sacs sont vides
Villa Zaïre, j’ai tant pensé à toi
Il restera sans doute
quatre ou cinq trucs à vivre
Villa Zaïre, mon bout du tunnel
Te voici, ma grande
Te voici enfin
Villa Zaïre, j’ai tant pensé à toi
À bout de bras, plus rien
Tous nos sacs sont vides
Villa Zaïre, j’ai tant pensé à toi.
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